L’Esprit des objets
La Maison Amérindienne & Guy Sioui Durand (2013)
Tsonywa’ndiyohrat
Tsonywa’ndiyorat signifie en langue wendat « nous n’avons qu’un même esprit ». Une sensibilité propre à l’Américité[i], différente de celle de l’Américanité, s’en dégage. Une vision inclusive des rapports entre humains, des territoires parcourus mais aussi comme attitudes éthique et esthétique envers la nature, les éléments et les objets, en émane.
Il faut y voir une intelligibilité qui s’ouvre au sacré, à la diplomatie politique, à l’héritage historique, au commerce inter nations, aux festivités, à l’artisanat et à l’art comme savoirs initiés, savoir-faire de génie et savoir vivre ensemble.
Pour nous, Amérindiens, certains objets sont vivants.
Telles les étapes d’un portage, du plus loin que je remonte dans les souvenirs de mon enfance, de retour de nombreux périples dans les univers imaginaires de l’art autochtone, le « vivant des choses » revient sans cesse. S’arrimant aux belles œuvres de l’exposition, cet essai suggère une expédition fabuleuse. Son parcours convoque autour d’un grand feu autochtone nos mythes, légendes, contes et œuvres mais aussi archéologie, anthropologie, histoire, art et science.
D’habitude le voyage se raconte. Il est ici transcrit dans ce petit ouvrage illustré qui nous rapproche de l’esprit des objets.
[i] [i] SIOUI, Georges E. Wendayete, « 1992 – La découverte de l’américité », (Gerald McMASTER et Lee-Ann MARTIN dir.), Indigena. Perspectives autochtones contemporaines, Hull, Musée canadien des civilisations, 1992, p. 59-70.
Guy Sioui Durand, (2013), L'esprit des objets, Mont Saint-Hilaire: La Maison amérindienne, 72, p., 2013, ISBN 2-922854-04-3
© Guy Sioui Durand, 2003-2024