L'art comme alternative

Réseaux et pratiques d'art parallèle au Québec 1976-1996

L'art comme alternative

Cet essai scrute les faits d’art au-delà de leur repérage chronologique. Il cherche à les comprendre et les expliquer de manière sociologique-critique. Son propos concerne une des trames les plus récentes et les moins dominantes des rapports actuels entre les arts visuels et la société. Dans le dernier quart de siècle au Québec, des collectifs de jeunes créateurs et de centres d’artistes autogérés-au début on parlait de galeries parallèles- et de nombreux événements d’art ont pris l’allure de réseaux périphériques aux institutions du champs de l’art partout dans les régions culturelles. Un art parallèle s’est donc développé sur la base d’identités « affinitaires », faisant éclater les catégories disciplinaires et contestant les modèles régnants.


Une utopie sociétale, porteuse d’un projet de société contre-institutionnel mais paradoxalement en dépendance économique vis-à-vis les subventions de l’État (Ottawa et Québec et, depuis peu le palier municipal) qui devient le maitre d’oeuvre, va se traduire par des stratégies organisationnelles aux velléités internationales dont de nouveaux regroupements qui prennent le pas sur les associations existantes et par des discours d’autogestion idéologique principalement véhiculés par les revues d’art.


Mais c’est d’abord et avant tout une effervescence créativité qui recèle l’essence émancipatoire du phénomène, face aux nouvelles manifestations postmodernes de l’aliénation. On parle alors d’art politiquement engagé, d’art environnemental, de sculptures et d’installations, très liés aux luttes des mouvements sociaux qui ont cours. Le plus souvent, ces pratiques se manifesteront à la faveur d’évènements, comme les symposiums, qui se veulent une rencontre d’art total avec les publics. Bref, au fil de ces pages, apparait une analyse de l’art comme alternative à travers les réseaux et pratiques d’art parallèle au Québec depuis 1976. Ce livre entend ainsi contribuer au projet de la mémoire culturelle à construire, mais aussi à dégager l’avenir comme imaginaire.

« Guy Sioui Durand est un sociologue actif de l'identité québécoise et un protagoniste de la pratique d'une esthétique relationnelle qui en est le trait culturel majeur. Son livre vient à son heure. » - Pierre Restany

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